les jardins de steph

dimanche 9 mai 2010

l'araignée rouge (2e partie)


A 15°C, le développement est le suivant :

14,5 jours oeuf

6,5 jours larve

5,5 jours protonymphe

6,5 jours deutonymphe soit 33 jours pour devenir adulte depuis la pose de l'oeuf

+ 3,5 jours pré-oviposition soit 36,5 jours jusqu'au dépôt du premier oeuf

A 20°C, le développement est le suivant :

6,75 jours oeuf

2,75 jours larve

2,25 jours protonymphe

3 jours deutonymphe soit 14,75 jours pour devenir adulte depuis la pose de l'oeuf

+ 1,75 jours pré-oviposition soit 16,5 jours jusqu'au dépôt du premier oeuf

A 30°C, le développement est le suivant :

2,75 jours oeuf

1,25 jours larve

1,25 jours protonymphe

1,5 jours deutonymphe soit 6,75 jours pour devenir adulte depuis la pose de l'oeuf

+ 0,5 jours pré-oviposition soit 7,25 jours jusqu'au dépôt du premier oeuf

Une colonie d'araignées rouges se compose de 75% de femelles et 25% de mâles. Les mâles traînent aux alentours des femelles déjà durant le dernier stade du développement de celles-ci. Dès que la femelle a atteint son stade adulte, un mâle s'accouple avec elle. Un seul accouplement suffit pour fertiliser tous les oeufs, et la femelle fertilisée déposera des oeufs jusqu'au terme de sa vie. Une femelle non fertilisée déposera quand même des oeufs, mais ceux-ci produiront uniquement des mâles, alors qu'une femelle fertilisée déposera des oeufs produisant aussi bien des femelles que des mâles.

Suivant la température, cela prend d'un demi-jour à trois jours et demi à la femelle devenue adulte pour qu'elle commence à déposer des oeufs. Le nombre d'oeufs qu'elle déposera par jour et le nombre de jours pendant lesquels elle produira des oeufs dépend de la température, du taux d'humidité, de la nourriture de la plante et du nombre d'expositions aux produits pesticides. Sous des conditions favorables, une femelle peut déposer plus de 100 oeufs au cours de sa vie.

Grâce à son développement rapide, à son haut taux de reproduction et à sa facilité d'accoutumance, l'araignée rouge développe rapidement des résistances aux accaricides.

Lorsque les circonstances environnementales ne lui sont pas favorables, une femelle adulte est capable d'entrer en diapause (sorte d'hibernation). Ces circonstances peuvent être un raccourcissement brutal de la durée journalière d'exposition à la lumière, baisse importante de la température ou disparition ou détérioration de la nourriture à disposition. Dans ces cas-là, une fois les femelles adultes, elles deviennent rouge-orangées en trois à cinq jours. Une fois qu'elles ont été fertilisées, elles hibernent à des endroits cachés ou protégés, pas forcément sur les plantes elles-mêmes. Elles ne mangent pas durant cette période et ne déposent pas d'oeufs. Dès que les circonstances s'améliorent, (par exemple avec l'arrivée du printemps), les femelles redeviennent actives et recommencent à déposer leurs oeufs.

Dommages occasionnés :

Les larves, les nymphes comme les adultes causent des dommages aux plantes en en mangeant les tissus et la sève. Cela est le plus apparent à la surface des feuilles lorsque les parasites ont percé les cellules de la plante pour en sucer le contenu. Ces cellules tournent alors au jaune et sur certaines plantes, le dommage causé est visible à la surface des feuilles qui présentent de ce fait de petits points blanc-jaunes. Très atteinte, une feuille peut virer complètement au jaune, voire sécher et tomber. Avec beaucoup de feuilles atteintes, la plante peut même éventuellement mourir.

Les nymphes et les adultes produisent également des toiles. Lorsqu'un grand nombre d'araignées rouges est présent, la plante peut se trouver complètement recouverte de toiles qui sont grouillantes d'araignées rouges.

Dans les grandes lignes, les effets sont les suivants :

destruction et disparition de la chlorophylle dès 30 % de dommages

(suivant les plantes) les substances injectées par les araignées rouges dans la plante sont toxiques et nous ne savons pas encore quels effets ils ont précisement sur le corps humain les substances actives de la plante sont diminuées, voire détruites. Perte de potentiel.

L'usage régulier de pesticides peut empêcher le bon fonctionnement des ennemis naturels. Le contrôle climatique peut aussi inhiber l'efficacité des ennemis naturels. Les plantes traitées avec des pesticides qui ne sont pas entièrement fabriqués à base d'éléments biologiques ne devraient pas etre consommées.

Une infestation d'araignées rouges peut avoir différentes causes. Lorsqu'une plante est très infestée, certaines araignées rouges tombent sur le sol, s'éparpillent et bougent jusqu'à trouver une nouvelle plante à coloniser. Elles peuvent aussi se déplacer le long des fils de soie qu'elles ont elles-mêmes produits et qui peuvent être dispersés par les mouvements de l'air. Par ailleurs, elles peuvent etre dispersées par du matériel infecté ou même par les habits ou autres objets. Malgré ces opportunités de se disséminer, les araignées rouges sont souvent trouvées en des points particuliers dans une serre.

TETRANYCHUS CINNABARINUS

(Araignées carmins)

Tetranychus cinnabarinus, l'araignée carmin, ressemble fortement à l'araignée rouge. Il reste beaucoup de questions en suspens, mais il apparaît clair qu'il y a une forte relation génétique entre les deux espèces. Leur cycle de vie est plus ou moins le même, à tel point qu'il est difficile des les distinguer.

Le dommage causé par l'araignée carmin peut être encore plus sévère que celui causé par l'araignée rouge. Juste quelques spécimens peuvent occasionner un dommage considérable et donner à la plante la même apparence que lors d'une déficience en magnésium. Les feuilles du haut sont les premières infestées. Très vite, des points blanc-jaunes apparaissent sur les feuilles qui deviennent ensuite nécrotiques. Les points blanc-jaunes peuvent aller jusque sur les tiges des feuilles. Des striures foncées peuvent apparaître sur les tiges, sauf sur la tige centrale et les grosses principales. Les dommages sont causés par la substance injectée par l'araignée dans la plante lorsqu'elle se nourrit de sa sève.

Le prédateur naturel de l'araignée carmin est le même que celui de l'araignée rouge : Phytoseiulus persimilis.

PHYTOSEIULUS PERSIMILIS

(Ennemi naturel de Tetranychus)

Phytoseiulus persimilis a été accidentellement importé en Allemagne dans des pousses d'orchidées en provenance du Chili en 1958 et a trouvé son utilité grâce à un travail de recherche.

Cette araignée prédateur descend de l'ordre des Acariens et de la famille des Phytoseiidaes. Phytoseiulus persimilis permet le contrôle biologique de Tetranychus urticae dans de nombreuses plantations.

Cycle de vie et apparence :

Le cycle de vie de Phytoseiulus persimilis est identique à celui de l'araignée rouge : pose de l'oeuf, larve, premier stade nymphal (protonymphe), deuxième stade nymphal (deutonymphe), araignée adulte. Contrairement à Tetranychus urticae, Phytoseiulus persimilis n'a pas de période de repos lors des stades larvaire et nymphaux.

Les oeufs sont ovales et sont déposés à proximité d'une source de nourriture. Juste après avoir été déposés, ils sont roses et transparents, mais plus tard, il deviennent foncés. Ils diffèrent des oeufs de l'araignée rouge en taille et en couleur, par rapport auxquels ils sont environ deux fois plus gros.

La larve a trois paires de pattes. Elle ne mange pas et reste inactive si elle est dérangée.

Une fois la protonymphe emmergée de la larve, elle arbore quatre paires de pattes. Elle se met à manger presque immédiatement. Ainsi que durant le stade deutonymphal, elle est constamment à l'affût de proies.

La taille de l'adulte est plus ou moins semblable celle de l'araignée rouge adulte. Il est d'un rouge lumineux et est très actif, spécialement à des hautes températures.

Temps de développement et reproduction :

Dans des circonstances normales, Phytoseiulus persimilis a besoin de moins de temps pour son développement que Tetranychus urticae.

A 15°C, le temps de développement est le suivant :

8,5 jours oeuf

3 jours larve

4 jours protonymphe

4 jours deutonymphe soit 19,5 jours pour devenir adulte depuis la pose de l'oeuf

+ 5,5 jours pré-oviposition soit 25 jours jusqu'au dépôt du premier oeuf

A 20°C, le temps de développement est le suivant :

3 jours oeuf

1 jour larve

1,5 jours protonymphe

1,5 jours deutonymphe soit 7 jours pour devenir adulte depuis la pose de l'oeuf

+ 2 jours pré-oviposition soit 9 jours jusqu'au dépôt du premier oeuf

A 30°C, le temps de développement est le suivant :

1,5 jours oeuf

0,5 jour larve

0,75 jour protonymphe

0,75 jour deutonymphe soit 3,5 jours pour devenir adulte depuis la pose de l'oeuf

+ 1 jour pré-oviposition soit 4,5 jours jusqu'au dépôt du premier oeuf.

La température, ainsi que le taux d'humidité influencent le temps de développement. Phytoseiulus persimilis est plus sensible que Tetranychus urticae aux températures dépassant 30°C, le contrôle biologique de l'araignée rouge devient alors problématique.

Un taux d'humidité de 60% ou moins a un effet négatif sur l'éclosion des oeufs et le temps de développement.

Phytoseiulus persimilis s'accouple habituellement quelques heures après avoir atteint le stade adulte. La femelle s'accouple souvent plusieurs fois.

Le taux de mâles est de 20% par rapport à 80% de femelles formant la colonie.

Une femelle qui s'est accouplée peut déposer des oeufs pour le reste de sa vie, alors qu'une femelle non fertilisée ne déposera pas d'oeufs. Le nombre d'oeufs qu'une femelle dépose par jour dépend des facteurs environnementaux, tels que la température, le taux d'humidité et le nombre de proies. Elle reste apte à déposer ses oeufs jusqu'à sa mort, et le nombre maximum d'oeufs déposés dans le courant de sa vie est d'environ 60 à une température d'entre 17°C et 28°C.

Grâce à son développement plus rapide, Phytoseiulus persimilis est un bon prédateur de Tetranychus urticae. Parfois même, les araignées prédateurs sont trop actives, mangent toutes les araignées rouges et meurent faute de nourriture.
A 20°C araignées rouges prédateurs
longévité 18 jours 30 jours
oeufs par femelle 38 53
oeufs par jour par femelle 2,5 2,5
taux mâles-femelles 1 : 3 1 : 4
A 26°C
longévité 19 jours 36 jours
oeufs par femelles 144 60
oeufs par jour par femelle 8 3
taux mâles-femelles 1 : 3 1 : 4

Comportement du prédateur phytoseiulus persimilis :

La femelle Phytoseiulus persimilis se nourrit de Tetranychus urticae à tous stades. La larve ne mange pas, mais la nymphe mange les oeufs, les larves et les protonymphes de l'araignée rouge. Le nombre de proies mangées dépend du nombre de proies et de prédateurs, de la température et du taux d'humidité.

Lorsque la température augmente, la consommation des araignées rouges augmente aussi. Cependant, Phytoseiulus persimilis est sensible aux températures supérieures à 30°C. A plus de 30°C, elle peut même arrêter de manger. La meilleure température pour un bon contrôle de l'araignée rouge se situe entre 15°C et 25°C. A 20°C, une araignée prédateur adulte peut tuer cinq araignées rouges adultes ou vingt jeunes larves ou oeufs. L'activité du prédateur et le nombre de proies tuées augmente lorsque le taux d'humidité diminue, mais il faut alors noter qu'avec moins de 60 % de taux d'humidité, le temps de développement et l'éclosion des oeufs sont ralentis.

Etant donné que le temps de développement de l'oeuf au stade adulte est à peu près deux fois plus rapide chez le prédateur, sa population va rapidement augmenter alors que celle de l'araignée rouge va rapidement décroitre.

Les femelles Phytoseiulus persimilis en particulier sont de bons prédateurs d'araignées rouges. Elles utilisent la nourriture pour leur propre métabolisme, mais principalement pour la production de leurs oeufs. Une femelle peut déposer jusqu'à cinq oeufs par jour jusqu'à un total de poids identique à son propre poids.

Phytoseiulus persimilis est presque complètement dépendant de Tetranychus urticae en ce qui concerne sa nourriture. Cette araignée prédateur se nourrit des araignées du genre Tetranychinae. S'il y a pénurie de proies, Phytoseiulus persimilis se nourrit alors de ses propres rejetons. Lorsqu'il n'y a plus de nourriture du tout, elle peut survivre quelques temps dans de l'eau et du miel. Cependant, la reproduction cesse dans ce cas-là.

Comportements de recherche et distribution dans la plantation :

Les opportunités pour Phytoseiulus persimilis de se répandre et de trouver une nouvelle colonie de proies dépend de l'environnement, de la distribution des proies et de leur densité et du nombre de toiles d'araignées. La densité des plantes est egalement très importante. Quand une plante infestée en touche une autre, l'araignée prédateur peut aussi facilement passer d'une plante à la suivante.

Lorsque la densité des proies est relativement faible en comparaison à celle des prédateurs, les adultes s'éparpillent pour chercher de nouvelles sources de nourriture. Par contre, les nymphes restent au même endroit et mangent toute proie qu'elles trouvent sur place.

L'araignée prédateur se répand ainsi plus facilement à travers une plantation que l'araignée rouge

Les dommages causés par l'araignée rouge, ainsi que les toiles qu'elle produit, aident à la recherche de la proie par son prédateur. Phytoseiulus persimilis ne peut pas voir, mais est probablement guidé jusqu'à l'araignée rouge par l'odeur de ses toiles ou les dommages occasionnés sur les feuilles.

Contrôle biologique de l'araignée rouge :

L'araignée prédateur Phytoseiulus persimilis peut être utilisée pour contrôler l'araignée rouge Tetranychus urticae dans beaucoup de sortes de plantations. Dès que la première araignée rouge est détectée, l'introduction du prédateur peut commencer.

Le taux d'humidité ne doit pas être trop bas et la température doit être, pour obtenir les meilleurs résultats, régulièrement aux alentours de 20°C. Ainsi l'araignée prédateur peut garder le contrôle de l'araignée rouge durant toute l'année.

Présentation :

L'araignée prédateur Phytoseiulus persimilis est fournie en bouteilles-spray, ce qui permet une répartition efficace dans la plantation, ou en sachets papier qui peuvent être facilement attachés à la plante. Ce second système est particulièrement recommandé pour le contrôle de l'araignée rouge en serre.


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